Le supplice Auvergnat

Jamie Cullum - Don't Stop The Music (Rihanna cover)

Vous connaissez le supplice de la goutte d'eau ? Mais si, c'est cette torture chinoise qui consiste à faire tomber à intervalle régulier des gouttes d'eau sur le front d'un condamné immobilisé. Le genre de supplice vraiment pas cool. C'est rarement le cas pour des tortures, d'accord, mais celle-là est vraiment méchante.

Bref, j'ai un peu subi ce type de supplice dans la nuit de samedi à dimanche :

23h, samedi, l'atmosphère est calme à Clermont-Ferrand. L'ASM a perdu contre Biarritz alors personne ne crie, personne ne chante. Quand tout à coup (TADAM !), l'alarme incendie se met en route dans la résidence. UiiiiiiUiiiiiiUiiiiii ... Le son est strident et très violent ; parfait pour une alarme incendie vous me direz. Et vous auriez raison. Je descends donc les quatre étages me séparant de la terre ferme (à pied car il ne faut jamais prendre d'ascenseur en cas d'incendie, il paraît). Je croise une demi-douzaine de Russes bien éméchés qui font le trajet inverse en rigolant et visiblement pas très inquiets. Arrivé en bas, on apprend que c'était une fausse alerte et tout le monde rentre chez soi. Soit !

Jusque là, ça m'arrive tous les ans. Mais le problème, c'est que ça a continué ... Cinq minutes à peine après avoir retrouvé ma chambre, ça recommence ! UiiiiiiUiiiiiiiUiiiiiii ... Au bout de cinq minutes de sonnerie, je me décide à aller voir ce qui se passe quand même. J'ai pas envie de finir comme la chèvre de Philippe Séguin. Finalement, à mi-chemin, le vacarme cesse et je retourne à mes occupations.

Puis ça reprend de plus belle ! Une fois, deux fois, trois fois, ... ça n'arrête pas ! Avec une curieuse régularité, l'alarme insupportable se met en marche pendant cinq minutes, puis se tait les cinq suivantes. Tout ça pendant des dizaines de minutes.

ploc ... ploc ... ploc ...

Je n'en pouvais plus, le son était très fort et toutes les dix minutes mes croisements de doigts ne servaient à rien et ça repartait. J'étais près à tout avouer, même ce que j'ai pas fait. UiiiiiiiiUiiiiiiiiUiiiiiiii ... C'était absolument insoutenable, mais rien à faire, ça sonnait, et sonnait !

Ce n'est que vers 0h30-1h que le supplice s'arrêta. Comme ça, sans raison. Un peu plus et je devenais fou. Enfin, c'était soulagé que je regagnais mon lit, car je devais faire ma lessive tôt le lendemain matin, avant la foule.

Et c'est sûr que pour me lever tôt, je me suis levé tôt. Même bien avant ce que j'espérais ...

Et oui, vous avez deviné, ça a repris. Sur les coups de six heures du mat', l'alarme a recommencé à faire des siennes. Là encore, avec une régularité étrange elle sonna cinq minutes toutes les dix minutes et pendant un bon bout de temps. Le supplice était à son comble. Se faire réveiller par une alarme incendie un dimanche matin, je vous assure que c'est pas agréable. Même avec les boules-quiès que j'avais récupérées au concert de Phoenix lundi dernier, c'était impossible de se rendormir.

Alors j'ai pris sur moi, m'imaginant comme un agent secret qui doit résister aux tortures ennemies. "Nooooooooon, vous ne saurez RIEN ! Plutôt mourir ! Et puis d'abord, je ne comprends pas le chinois." Et j'ai supporté le vacarme comme ça pendant toute la durée du supplice Auvergnat. Quand tout fut terminé, j'ai eu l'impression d'avoir accompli mon devoir. J'ai tenu bon. J'ai résisté à Dr. No.

Malheureusement, Ursula Andress n'est pas venu frapper à ma porte pour me récompenser et ma brave Renault ne s'est pas transformée en Aston Martin. Mais enfin, c'était terminé ...

Quand je vous disais que ma résidence était étrange !